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Charismes et grâce sanctifiante Voir aussi:
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Il n'est pas inutile de rappeler brièvement l'histoire de ce qu'on a appelé également le "pentecôtisme catholique" (R. Laurentin).
Le livre des Actes des Apôtres nous rapporte l'événement extraordinaire de la Pentecôte. Alors qu'ils étaient réunis au Cénacle autour de la Vierge Marie, les apôtres " virent apparaître des langues qu'on eût dîtes de feu; elles se divisaient, et il s'en posa une sur chacun d'eux. Tous furent alors remplis de l'Esprit-Saint et commencèrent à parler en d'autres langues, selon que l'Esprit leur donnait de s'exprimer" (Act. 2, 3-4). Cette effusion de l'Esprit s'accompagna de nombreux dons extraordinaires, ou " charismes " (parler en langues, guérison, prophétie, discernement des esprits, etc.). Ces charismes ont progressivement disparu dans l'Eglise, devenant le plus souvent l'apanage des grands saints. Chez les protestants Or, au début du siècle, on assiste à un réveil des principaux charismes de la première Pentecôte, dans un petit groupe de protestants méthodistes américains, regroupés autour du pasteur Charles Parham. Le " réveil pentecôtiste " allait se répandre comme une traînée de poudre, mais susciter aussi la méfiance de la plupart des églises protestantes. De ce fait, il devint un mouvement séparé qui comprend aujourd'hui aux États-Unis plus de 35 églises et environ 15 millions d'adeptes dans le monde. Au début des années 60 se produisirent deux événements qui allaient donner au mouvement pentecôtiste une nouvelle expansion. On assista tout d'abord à la réconciliation spectaculaire entre David du Plessis, grand témoin mondial du pentecôtisme, et les principaux représentants des églises réformées. Dès lors, le mouvement pentecôtiste allait se répandre au sein des principales églises protestantes américaines. Le deuxième événement fut la publication d'un livre bouleversant, La Croix et le Poignard, où un modeste pasteur, David Wilkerson, raconte comment, poussé par l'Esprit, il est venu évangéliser les gangs de New York. Ce livre, aujourd'hui vendu à plus de 10 millions d'exemplaires, montre l'importance de " l'effusion de l'Esprit ", grâce " charismatique " par excellence, dans la conversion des jeunes délinquants. Chez les catholiques Touchés par la lecture de cet ouvrage et sensibles à la ferveur des pentecôtistes, quelques enseignants et étudiants catholiques de l'université de Duquesnes fréquentèrent un groupe de prière issu de ce mouvement (1966). Ils y reçurent l'effusion de l'Esprit. D'autres catholiques de l'université de Notre Dame de Southbend firent un an plus tard la même expérience. Dès lors, les groupes de prière de ce qu'on commençait à appeler le " Renouveau charismatique catholique " se multiplièrent. La première grande communauté de vie fut fondée en 1968 à Ann Arbor par Steve Clark et Ralph Martin. En 1971, eut lieu aux Etats-Unis le premier rassemblement international du Renouveau charismatique catholique. En 1975, plus de 10000 participants de 60 pays se réunirent à Rome où Paul VI reconnut officiellement ce qu'il appela le " Renouveau spirituel " comme " une chance pour l'Eglise et pour le monde " (19 mai 1975). Cette rapide reconnaissance ecclésiale est due en partie au soutien du cardinal Suenens, qui a accompagné avec une grande bienveillance le Renouveau charismatique catholique depuis sa naissance. Un certain nombre de groupes de prière " charismatiques " se sont formés spontanément en France au début des années 70 autour de personnalités très diverses qui avaient vécu l'expérience bouleversante de l'effusion de l'Esprit et parfois reçu des dons de guérison, de prophétie ou de parler en langues. Ces groupes de prière constituent le véritable " terreau " du Renouveau charismatique et réunissent chaque semaine plusieurs centaines de milliers de personnes. Certains de ces groupes de prière ont évolué ensuite en communautés de vie ou d'alliance. Charismes et grâce sanctifiante Pour mieux appréhender ce mouvement et comprendre son évolution actuelle, rappelons quelques points de l'enseignement de l'Eglise sur les charismes. L'Eglise dans son enseignement distingue en effet les " charismes "de la grâce sanctifiante. La grâce sanctifiante, communiquée au baptême et à tout homme de bonne volonté s'épanouit à travers les trois vertus " théologales " de foi, d'espérance et de charité (saint Paul: I Cor. 13, 13 et I Thess. 1, 3). Dieu aide aussi le croyant dans les actes de sa vie par les dons du Saint-Esprit (sagesse, intelligence, science, conseil, force, crainte, piété). Les vertus théologales et les dons du Saint-Esprit sont ordonnés à la sanctification de celui qui les reçoit (d'où le nom de "grâce sanctifiante"). Serviteurs Les " charismes " quant à eux, sont aussi des dons du Saint-Esprit, mais ils ne sont pas directement ordonnés à la sanctification de celui qui les reçoit. Ce sont toujours des dons visibles, plus ou moins spectaculaires, que reçoivent quelques individus en vue du bien commun. Dans sa première Lettre aux Corinthiens, saint. Paul fait une véritable théologie des charismes en montrant que leur finalité est " l'édification de la communauté " (I Cor. 14, 12). Les individus choisis par Dieu pour recevoir ces charismes ne sont pas nécessai-rement plus saints que les autres et l'exercice des charismes ne va pas forcément les faire croître en sainteté. Ils sont simplement serviteurs de leurs frères et l'exercice des charismes qu'ils ont reçus permet d'édifier la communauté et de la rendre plus fervente et cha-leureuse. Lorsque l'on se rend aujourd'hui dans une communauté issue du renouveau charismatique, on est en effet saisi par l'atmosphère chaleureuse qui se dégage. L'exercice des charismes de glossolalie, de prophétie ou parfois de guérison renforce l'impression de présence du divin et de communion fraternelle. Voir aussi:
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Communauté
de l'Emmanuel
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