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Jubilé des Artistes, Juillet 2000

 

2000 ans de christianisme :

COMMENT l’EVANGILE A TRANSFORME l’ART.

Jean-Noël DUMONT

 

 

 

Ecoutez la conférence en ligne: 1ère partie

Ecoutez la conférence en ligne: 2ème partie

 

 

L'ancien testament et les images

Les signes

La beauté et l'être

Une expérience ...

La bonne nouvelle !

Libre!

La beauté sans la fascination

I

UNE LIBERATION

L'interdit de l'images

L'homme: à l'image de Dieu!

La foi et le sacré

Un seul médiateur.

L'art

Une invention chrétienne

L'art saint

La querelle des iconoclastes

II

LE VISAGE et L'INCARNATION

III

OU ALLONS NOUS?

 

Paray le Monial

 

Merci de me accueillir ce matin Yves, c'est toujours une joie d'être invité par la communauté de l’Emmanuel dans laquelle j’ai un grand nombre d'amitiés profondes et dont j'ai beaucoup reçu de grâce, étant par ailleurs paroissien de Saint-Nizier à Lyon, paroisse qui est confiée à la communauté de l’Emmanuel.

L'ancien testament et les images

Deutéronome, chapitre 4

"Prenez bien garde à vous-mêmes, puisque vous n'avez vu aucune forme, le jour où à l’horeb Yahvé vous a parlé du milieu du feu, n'allez par vous pervertir et vous faire une image sculptée représentants quoi que ce soit.

Figure de quelqu'une des bêtes de la terre, figure de quelqu’un des oiseaux qui vole dans le ciel, figure de quelqu’un des reptiles qui rampent sur le sol, figure de quelqu’un des poissons qui vivent dans les eaux au dessous de la terre.

Quand tu lèveras les yeux vers le ciel, quand tu verras le soleil la lune les étoiles et toute l'armée des cieux ne va pas te laissé entraîner à te prosterner devant eux et à les servir.

Yahvé, ton Dieu, les a donné en partage à tous les peuples qui sont sous le ciel, mais vous, Yahvé vous a pris et fait sortir de cette fournaise, l'Égypte pour que vous deveniez le peuple de son héritage comme vous l'êtes encore aujourd'hui."

On peut penser que chaque image qui sort de la main de l'homme, figure sculptée, peinture, graffiti, a d'abord été perçue, par ceux qui les ont fait surgir, comme une présence du divin.

L'image, la beauté, c'est dans l'enclos d'ici bas, dans l'enclos de ce monde, une trouée vers l’ ailleurs. On peut même penser que ce que l'on appelle art, musique, peintures, architecture, poésie que ce que l'on appelle art n'a pas d'autre but au fond que de représenter Dieu; puisque toutes représentations auraient quelque chose de divin.

On dit que les hommes ont fait des images peintes ou sculptées parce qu'ils ont cru. Mais avec Alain, ce bon et souriant philosophe vigoureusement athée, on peut aussi penser que c'est parce qu'ils ont fait des images qu'ils ont cru et non pas parce qu'ils ont cru qu'ils ont fait des images. En effet, le premier homme qui vit surgir un regard de l'oeuvre même pourtant sorti de ses mains n'a pas pu croire qu'elle était seulement de sa fabrication, cette œuvre. Cette image pourtant sortis de ses mains elle l'effraie, elle le menace, elle le protège, elle vit de sa propre vie. Tout se passe comme si ce que nous appelons art aujourd'hui soit une manière de faire vivre les signes.

Les signes.

Mais dans cette expression de faire vivre les signes, il est clair que tout se mêle dans cette expérience. La magie fait vivre les signes car celui qui se livre à la magie croit à l'efficacité des signes. L' émotions esthétiques fait de chaque chose un signe, depuis une pomme jusqu'à un nuage, une ligne et la foi elle-même est confiance dans les signes comme d'ailleurs elle culmine dans l'expérience même du Sacrement.

Alors n'y a-t-il pas danger de mêler de façon si confuse une expérience qui relève de la magie, les signe sont efficaces, une expérience qui relève de l'émotion esthétique, tout est signe, tout parle, tout chante, et une expérience qui est proprement spirituelle et qui est que nous allons à Dieu aussi par la rencontre d'un signe qui est simultanément réalité. Bref la magie, la danse , la prière, ce serait tout un et à chaque fois l'esprit est vus comme enclos dans les choses.

C’est encore cette formule que j'emprunte à Alain: "la foi c’est voir l'esprit dans les choses et l'art c’est aussi voir l’esprits dans les choses, comme si l'artiste était chargé de délivrer cet esprit qui est enclos dans les choses.

La beauté et l'être

Dans tous les cas, à chaque fois qu'un homme a fait l'expérience de la beauté, il pressent violemment que les choses contrairement à ce que dit le bon sens, ne sont pas que ce qu'elles sont.

Vous savez, le bon sens nous dit: les choses ne sont que ce qu'elles sont. Et parfois il rajoute: c'est comme ça et pas autrement. Hors celui qui perçoit la beauté sait que les choses ne sont pas seulement ce qu'elles sont, il sait que c'est comme ça et autrement, et que toute réalité a une face invisible, que toute expérience de beautés fait signe vers un ailleurs. Ce morceau de bois c'est bien sur un débris de matière, on peut d'ailleurs mettre en valeur la matérialité de ce débris mais c'est aussi un corps dont on voit naître la forme à l'intérieur même des nodosités de ce morceau de bois, et puis c'est aussi une âme car ce ne serait pas un corps si en même temps ce n'était pas une âme.

Ainsi au moment où je vois que ce morceau de bois est beau, je vois aussi qu'il n'est pas qu'un morceau de bois. C’est ce que disait Picasso lorsqu'il disait: je rêve d'une boîte d'allumettes qui soit toute entière chauve souris et d'une chauve souris qui soit tout entière boîte d'allumettes.

Ce qui est une manière de dire que l'artiste ne supporte pas que les choses ne soit que ce qu'elles sont.

Il y a à ce propos un très beau poème de Robert Desnos qui s'appelle "vent nocturne" qui est dans le recueil "corps et biens" dans lequel Robert construit son poème autour de pléonasmes. Alors je vous relis le début, puisque je n'avais pas pensé à vous en parlez; et ma mémoire n'est pas totale, le poème commence ainsi:

"Sur la mer maritime se perdent les perdus, de leurs doigts digitaux ils déchirent leur cervelle cérébrale." Et puis le poème continue comme ça, une série de pléonasme et il se termine par: "Cieux célestes, terre terrestre, mais où est la terre céleste?".

C'est-à-dire que si l'on est sans cesse dans la répétition terre terrestre, ciel céleste, si on est sans cesse dans la répétition des choses qui ne sont que ce qu'elles sont, on exige aussi qu'elle soit autre chose que ce qu'elles sont, finalement on exigent la terre céleste comme le dit si joliment Desnos.

 

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Une expérience ...

Ainsi, faire l'expérience de la beauté, est-ce bien différent de prier et ce que je vais vous proposer ce matin comme réflexion nous invitera à comprendre comment dans la contemplations de la beauté et dans la prière il y a simultanément quelque chose de semblable et de différents.

Nous célébrons avec le jubilé 2 000 ans d'annonce de la bonne nouvelle. Certes, 2000 ans d'annonce de la bonne nouvelle mais notre expérience esthétique à chacun plonge ses racines bien au-delà de 2 000 francs, notre expérience esthétique plonge ses racines dans la nuit des temps de, elle hérite aussi des premier émois et des terreurs de l'homme qui maladroitement peut-être dessina sur les parois d'une caverne.

Demandé ce que les évangiles, la bonne nouvelle, a apporté à l'art amène à se demander en quoi l'expérience chrétienne de l'espace, de l'architecture, de la ligne, de la forme, du rythme, de la peinture, de la musique etc, en quoi cette expérience chrétienne est en continuité et en rupture avec l'expérience primitive du sacré et de la beauté que tous les hommes ont fait depuis qu'ils ont levé les yeux jusqu'au ciel.

Est-ce bien la même émotion, qui frisonne des cavernes aux cathédrales? Est-ce bien là même transe qui parcourt les danse bachiques et va jusqu’à Jean Sébastien Bach ou Olivier Messian.

La bonne nouvelle !

Sans doute c'est dans l'art, me semble-t-il, que l'on perçoit le mieux à quel point la bonne nouvelle est celle d'une libération. Car l'art peut-être de la façon la plus profonde et la plus énergique nous montre aussi à quel point nous sommes lié, ligoté dans un jeu d’émotions qui sont toujours quelque peu obscure et qui sympathisent toujours quelque peu avec la violence, la mort, le péché.

Libre!

Alors que l'expérience esthétique de l'humanité la plus antique et celle que nous vivons encore ont toujours quelque chose à faire avec la terreur et avec l’envoûtement, avec la fascination, la foi au christ ressuscité dénoue les liens magiques qui reliaient l’homme à l'expérience confuse du sacré. La foi au christ ressuscité délivre l’homme des fascinations troubles de la mort ou du sexe, qui sont les fascinations autour desquels finalement tournent la plupart du temps nos expériences esthétiques.

La beauté sans la fascination

La beauté sans la fascination: voilà ce qu'apporte l'art chrétien.

Peut-être sommes nous bien placé pour le savoir, nous autres contemporains car si nous célébrons 2000 ans de bonnes nouvelles, nous vivons aussi une époque qui rejette violemment cette bonne nouvelle de la résurrection; qui rejette violemment cette bonne nouvelle de la résurrection et semble sombrer à nouveau et encore et toujours depuis la nuit des temps dans la fascination du sexe et de la mort.

Art contemporain où souvent l'homme perd son visage.

Art contemporain où l'on voudrait retrouver l'ivresse plutôt que l'extase, où l'on demande l'oublie plutôt que la rencontre.

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Il ne sera pas question bien sure dans les quelques minutes de ce matin qui me sont accordées de retracé 2000 ans d'art chrétien, vous vous en doutez. Je me contenterai de dégager de manière très simple deux idées, tout en sachant qu'il y a évidemment infiniment d'autres choses à dire.

L'apport de l'évangile

Je dégagerai simplement deux idées: ce que l'évangile a apporté à l'art c'est d'une part l'émancipation des terreurs sacrées et c'est d'autres part l'expérience de la personne et du visage.

 

Vous vous en doutez, et je le développerai, ces deux points fondamentaux, émancipation des terreurs sacrées et rencontre de la personne et du visages sont fondamentalement liés au mystère de l'incarnation, c'est-à-dire de celui en qui est livré la seule véritable image.

 

I UNE LIBERATION

Il s'agit, je le disais, de rompre avec les enchaînements de la fascination et avec les extases inversé en quelques sortes de la transe où l'individu se perd. Si d'ailleurs, c'est la mort et le sexe qui sont la plupart du temps l'objet de la fascination, ces bien parce que ce sont deux expériences où l'individu se perd au profit de l'espèce, où l'individu se noie, se dilue au profit de l'espèce comme disait d'ailleurs justement Marx.

Cette rupture avec les enchaînements de la fascination est radicale dans l’éducation du peuple élu dont je lisais des lignes en introduction extraite donc du Deutéronome chapitre 4.

L'interdit de l'images

Le peuple élu a été éduqué dans le rejet des images. L'interdit de l'images est sans doute dans la bible le plus solennel et le plus de décisif des préceptes , la plus solennelle et la plus décisive des lois. Or si vous vous rappelez le texte que je vous ai lu, il nous livre la raison d'être de cet interdit, il nous le livrera à la fin.

Vous vous rappelez le texte il commence par: "Prenez bien garde à vous-mêmes, puisque vous n'avez vu aucune forme le jour où Yahvé sur l’horeb vous a parlé du milieu du feu, n'allez par vous pervertir et vous faire une image sculptée représentants quoi que ce soit.. Ce texte après avoir énuméré, reprenant la mémoire de la genèse, toutes les créatures, les oiseaux, les poissons, et les serpents, etc. conclut en disant:" Mais vous Yahvé vous a pris et fait sortir de cette fournaise, l'Égypte, pour que vous deveniez le peuple de son héritage, comme vous l'êtes encore aujourd'hui."

Autrement dit, le sens de l'interdit de l'image dans la Bible n'est pas tant de rappeler la transcendance de Dieu, l'invisibilité de Dieu, l'inaccessibilité de Dieu. Cet interdits de l'image qui serait lié à la transcendance de Dieu, c'est plutôt celui que l'on trouverait dans l'islam ou encore celui que l'on trouverait dans la philosophie puisque les philosophes, mes pères, dont Platon, sont nés en se méfiant des artistes. N'oublions pas que Platon a chassé les poètes de la cité, dénonçait l'illusion qui y a dans l'image et précisément parce que toute beauté véritable est intellectuelle et non pas sensible et donc il faut donner son congé à tous ce qui mobilise la sensibilités, les émotions, etc.

Et je crois que c'est plutôt dans la philosophie que l'on trouverait cet interdit des images au nom de la transcendance de Dieu.

Ici l'interdit des images est fait au nom de la libération du peuple, c'est parce que tu as été libérés, c'est parce que tu es libéré que tu ne feras pas d'images. C'est bien plus le refus de l'idolâtrie que de l'image et c'est le refus de l'idolâtrie en tant qu'elle est porteuse de servitude, en tant qu'elle est porteuse d'esclavage profonds, de l'homme qui vénèrent sa propre création, d'y voir surgir un regard comme je le disais tout à l'heure.

L'homme: à l'image de Dieu!

L'interdit de l'image s'accompagnent en effet, vous le savez, dans les écritures de cette autre affirmation inouïe c'est que Dieu a créé l'homme à son image.

Ce qui est dénoncée dans l'idole c'est donc une aliénations de l'homme. Rappelons, permettez moi 30 secondes de philosophie, que aliénation signifie: voir sa propre existence en dehors de soi. Quelqu'un qui est aliéné, par exemple un malade mental, ces quelqu'un qui voit sa propre existence en dehors de soi. L'idolâtre est celui qui, au lieu de vivre sa propre liberté, la vit par procuration à travers des signes, des formes etc., Et du coup en mettant sa liberté hors de soi il la perd, il s'en sépare, il est ce que la philosophie appelle aliéné. Et bien il me semble qu'en dénonçant l'idolâtrie bien plus que mettre l'accent sur transcendance de Dieu, l'écriture met l'accent sur l'aliénation que comporte la fabrication des images dans lesquelles finalement l'homme se ment a lui-même.

Toute image, je le disais au début, est potentiellement une image de Dieu mais c'est bien là aussi que git sa puissance d'illusion et qu'il faut dénoncer par un rejet radical.

Remarquez en même temps que, dans le texte que je vous ai lu, la foi en dieu désacralise le monde. Non seulement le texte rejette l'idolâtrie à l'égard des images, peintes, sculptés, figurés mais également il rejette l'idolâtrie à l'égard des objets de la nature, la lune, les étoiles, etc. C'est d'ailleurs aussi en cela que ce texte porte l'a mémoire du le récit de la genèse car dans le récit de la genèse si le texte nous dit que Dieu a créé les étoiles, la lune, le soleil c'est bien pour signifier que la Lune, les étoiles, le soleil ne sont pas dieu et que donc la nature n'est pas cette puissance maternelle, fécondante, devant laquelle je serais en proie à terreurs et vénération mais la nature est une réalité de même niveau que toutes créatures et même finalement offerte à l'homme libre, debout.

La foi et le sacré

Ainsi, la foi en Dieu désacralise le monde, dire que les étoiles sont créés ces dire qu'elles ne sont pas sacrés et tous les philosophes, tous les sociologues, tous les historiens s'accordent sur ce point: l'apport fondamental de ce qu'ils appellent le christianisme, je n'aime pas beaucoup ce mot, l'apport fondamental de la foi chrétienne dans l'histoire c'est la désacralisation.

La foi chrétienne a rendu possible l'autonomie d'un monde profane, autonomie d'un monde profane qui s'est manifestée dans la politique, dans la science, et aussi bien dans l'art,. Rien de sacré, rien de vénérable, rien de redoutable, rien, au fond, en soi, d'admirable pour celui qui croit en Dieu.

Un seul médiateur

Quel est en effet le propre de la foi chrétienne? Le propre de la foi chrétienne c'est de dire que Jésus Christ vrai homme et vrai Dieu est l'unique médiateur. Alors, en disant que Jésus, vrai homme et vrai Dieu, est l'unique médiateur on donne leur congé à tout ceux prêtres, prophètes, rois, génies, artistes de plus ou moins grand talent qui se présenteraient comme des médiateurs du divin. Nul qu'il soit prêtre, qu'il soit roi, qu'il soit génie ou n'importe quoi ne peut se présenter comme médiateur du divin, il n'y a plus de pythie, il n'y a plus d'oracle, il n'y a plus de menace, il n'y a plus d'énigmes.

L'art

Ce message est à l'évidence un message de libération puisque c'est cette libération qui a rendu possible, rappelons le nous, la science, le progrès technique, le progrès dans les libertés politiques et donc la constitution de ce que nous appelons art. Car à la question: qu'à apporté l'évangile à l'art: dire qu'il a apporté l'émancipation c'est répondre au fond: l'évangiles ce qu'il a apporté à l'art mais, c'est l'art.

Une invention chrétienne

Car au fond., ce que nous appelons art n'existait pas en dehors de la foi chrétienne. Ne croyons pas qu'un sculpteur grecque faisait de l'art. Ne croyons pas que un sculpteur de masques africains faits de l'art. Ne croyons pas que un tragique grecque fait de l'art ou qu'un sculpteur de Bouddha fait de l'art, non ils accomplissent un geste qui est indissociablement rituels religieux, politiques, etc. Et dans lequel tout est mêler d'une expérience qui justement est au fond dans sa nature profondément confuse. Il me semble que délivré des poids du sacré l'art peut être émancipé. On peut dire au fond que la foi chrétienne a apporté à l'art, l'art lui-même. Il faut que l'art soit désacralisé pour que l'activité de l'artiste devienne autonome et cette autonomie des conduites humaines fait qu'elles ont elles-mêmes leurs propres valeurs.

Je crois que au fond on pourrait résumer cela par un paradoxe: l'art chrétien mais c'est l'art profane.

Parce que c'est la foi chrétienne qui a rendu possible l'art profane. S'il n'y avait pas de ces peintres qui ont peint des vaches, des coquelicots, des tournesols il n'y aurait pas au fond véritablement d'art chrétiens, L'art chrétien n'est pas seulement dans la représentation des choses saintes, des représentations des épisodes bibliques, des représentations qui aide à la piété mais il est chrétien en ce qu'il est capable de faire transparaître la beauté de cette nature pourtant désacralisée,. Il ne s'agit pas de réintroduire le sacré dans la nature, il s'agit de la comprendre comme notre soeur et non pas comme notre mère, il s'agit de voir la nature non pas comme sacrée mais comme sainte . c'est à dire comme chantant les louanges de Dieu comme les psaumes les plus anciens les plus beaux de tous les poèmes nous l'apprennent.

 

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L'art saint

Ainsi, l'Église a autorisé les images que le peuple élue a interdites. N'est-ce pas qu'au fond interdire les images, c'est encore leur attribuée du pouvoir. Interdire les images c'est encore y voire une puissance menaçante et c'est encore finalement partagé quelque chose de cet effroi sacré. Donc plutôt que d'art sacré je préférerai qu'à l'occasion de l'art chrétien on parle de la sainteté de l'art mais n'ont pas de l'art sacré si l'on comprend que dans le sacré il y a cette expérience à la fois terrorisante et admirable de ce qui est intouchable et nous mets aux limites de notre existence.

Je lis un extrait du concile de Nicé II . Pourquoi le concile de Nicé II vous le savez, parceque le concile de Nicé II est celui qui, dans une année que je vous demande de ne pas me demander, euhh, 787!, en l'année 787donc a mis un terme à la fameuse querelle des iconoclastes.

La querelle des iconoclastes

Iconoclaste n'est pas seulement un mot qui figure parmi les injures du capitaine Haddock mais cela signifie: "ceux qui détruisent les images", "ceux qui détruisent les icônes" et vous savez que pendant des décennies au 7e et 8e siècle L’Église a été secouée par la question de l'iconoclasme: faut-il autoriser ou non les images, faute-t-il autoriser ou non le culte des images, faute-t-il détruire les images?. Alors on ne repondra pas à la question dans la totalité ce matin, toutefois, je vous lis une des conclusions de ce concile de Nicée II qui montre bien que justement il s'agit d'accepter les images parce que elles n'ont plus rien de redoutable.

Elles n'ont plus rien de redoutable parce que le christ nous a libéré et que on est donc délivré des terreur.

"Dès lors, continuant d'avancer dans la voie royale, et suivant la doctrine divinement inspirée de nos saints pères et la tradition de l'église catholique dont nous savons qu'elle est la tradition de l'Esprit saint qui habite en elle, nous définissons en toute certitude et justesse que comme les représentations de la croix précieuse et vivifiante, aussi les vénérables et saintes images qu'elles soient peintes, en mosaïque ou de quelqu'autres matière appropriées doivent être placés dans les saintes Églises de Dieu sur les saints ustensiles sur les vêtements, les murs et les tableaux dans les maisons et dans les chemins aussi bien l'image de notre seigneur et Sauveur Jésus christ que celle de notre dame immaculée, la Sainte Mère de Dieu, des saints anges, de tous les saints et des Justes. En effet plus on regardera fréquemment ces représentations imagées plus ceux qui les contempleront seront amenés à se souvenir des modèles originaux à se porter vers eux, a leur témoigner une vénération respectueuse que ce soit une adoration véritable selon notre foi qu'il ne convient qu'à Dieu seul. Mais comme on le fait pour l'image de la croix précieuse et vivifiantes et les saints évangiles, pour les autres objets et monuments sacrés, on offrira de l'encens et des lumières en leur honneur selon la pieuse coutume des anciens. Car l'honneur rendu à une image remonte au modèle original."

Concile de Nicé II

Voilà. L'idole c'est identité de l'image et de son modèle, c'est enclore l'autre dans l'identité de l'image. L'image chrétienne s'est la séparation de l'image et du modèle, c'est en cela qu' elle n'est pas en elle-même sacré, et c'est par cette séparation la possibilité même de remonter à celui qui est modèle par excellence: Le Christ.

 

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